https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/issue/feedQuêtes littéraires2022-12-30T16:18:23+01:00Edyta Kociubińskaekociub@kul.plOpen Journal Systems<p style="text-align: justify;"><em>Quêtes littéraires</em> est une revue internationale publiée depuis 2011 par l'Université Catholique de Lublin Jean-Paul II et les Éditions Werset. La revue est un lieu d'échange de recherches consacrées à la littérature française et francophone et se veut un espace ouvert où sont invités à publier tous les chercheurs qui travaillent dans ce domaine.</p>https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14859Avant-propos2022-12-04T22:22:46+01:00Edyta Kociubińskaekociub@kul.plJudyta Niedokosjniedokos@kul.pl2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14861La grande histoire au prisme de la petite histoire dans les Mémoires de Voltaire 2022-12-30T16:18:23+01:00Stanisław Fiszerstanislaw.fiszer@univ-lorraine.fr<p>La rédaction des <em>Mémoires</em> de Voltaire est à peu près contemporaine de celle de <em>Candide ou l’Optimisme</em>, conte philosophique paru en 1759. De ce fait, les <em>Mémoires</em> occupent une place centrale dans l’œuvre de l’écrivain. Composés d’une suite d’anecdotes et d’événements d’apparence triviale, ils retracent sur quelques dizaines de pages vingt-cinq années de la vie de celui qui, installé depuis 1755 à Genève, avait côtoyé les principaux acteurs du siècle des Lumières. En étudiant les procédés littéraires mis en œuvre par le mémorialiste, l’auteur de l’article cherche à établir le lien entre ces derniers et la représentation de l’histoire. Ensuite, il compare cette représentation avec celle, non-linéaire, qui apparaît dans l’œuvre historique de l’écrivain. Finalement, il démontre leurs similitudes malgré la différence des moyens stylistiques employés par le Voltaire historien et le Voltaire mémorialiste qui recourt constamment au grotesque.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14863Le monde comme vestige chez Barbey d’Aurevilly 2022-12-30T16:18:21+01:00Philip Kneephilip.knee@fp.ulaval.ca<p>Métamorphosant le réel en un ensemble de traces, Barbey d’Aurevilly opère dans ses romans un <em>devenir-vestige</em> du monde, qui suscite dans l’imagination de son lecteur une quête de ce qui toujours se dérobe à lui. On distinguera, parmi ces vestiges, ceux du sentiment perdu sur le plan individuel, ceux de la tradition perdue sur le plan de l’histoire, et ceux de la faute sur le plan du récit chrétien. On s’efforcera surtout de montrer que ces représentations du révolu, tour à tour psychologique, politique et métaphysique, sont sous-tendues par un univers sensible qui se manifeste par un feuilletage de vestiges. Corporels, par la ruine physique des personnages, ils sont aussi paysagers, en inscrivant la perte dans les territoires où ces personnages se meuvent, et ils appellent enfin des paroles médiatrices de la part de gardiens de la mémoire qui en suggèrent une interprétation voilée ou en font deviner le sens.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14864L’art du « revenez-y ». Variations sur la mémoire chez les Goncourt2022-12-30T16:18:18+01:00Marie-Astrid Charliermarie-astrid.charlier@univ-montp3.fr<p>Cet article propose une traversée de l’œuvre romanesque des Goncourt sous l’angle des représentations et de l’écriture de la mémoire, notion cardinale de leur œuvre et de leur vie, comme en témoignent aussi bien le<em> Journal</em> que leur passion pour la collection. Paradoxalement, les personnages se souviennent relativement peu dans leurs romans. Cependant, bien que discrète, la mémoire se déploie à des moments stratégiques du récit. Il s’agit ici de mettre au jour un véritable art romanesque du « revenez-y », lequel se déplie en différentes variations comme autant d’explorations psychologiques, narratives et esthétiques de la mémoire. L’article explore ainsi les représentations tantôt pathologiques tantôt réparatrices de la mémoire à travers la nostalgie et la mélancolie des personnages mais aussi les enjeux de l’articulation entre mémoire, rêve et oubli dans la création goncourtienne. Enfin, il s’agit de dégager le travail de <em>corporalisation</em> de la mémoire à l’œuvre chez les Goncourt, notamment par l’intermédiaire des personnages du monde du spectacle : acteurs et actrices, mimes et acrobates.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14865En quête des mystères de la mémoire sensorielle : manipuler la mémoire affective. Le cas de « Sauvée » de Guy de Maupassant 2022-12-30T16:18:15+01:00Larissa Sloutskylasloutsky@wlu.ca<p>Connaisseur de la psychologie humaine, Maupassant va plus loin encore : il se lance dans l’exploration de l’inconscient en s’interrogeant sur des zones obscures du psychisme. Le conte « Sauvée » inscrit ce questionnement au cœur de la représentation de la mémoire sensorielle involontaire. Le récit mettant en intrigue le ressouvenir sensuel, sollicité à des fins de séduction manipulatrice, l’effet anecdotique de l’aventure rocambolesque masque des niveaux de complexité du sens dépassant la légèreté de l’anecdote. Cet article examine la façon dont le texte travaille les scènes de ressouvenir qui s’articulent en interrelation entre la sphère des sens, le sensoriel et le sensuel, le comportement impulsif, les facteurs socioculturels et l’actualité scientifique, formant un réseau complexe dont les modalités de l’écriture maupassantienne approfondissent le sens.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14866La fouille dans la mémoire comme réaction aux fracas de l’Histoire dans la poésie de Léopold Sédar Senghor2022-12-30T16:18:13+01:00Jalal Ouryajalal_our@hotmail.fr<p>Cet article se propose de dévoiler l’importance de la mémoire dans la pratique poétique de Léopold Sédar Senghor. Il s’agit de montrer qu’en explorant la mémoire millénaire de l’Afrique, Senghor donne un fondement ontologique à sa race et déboulonne les clichés minimalistes forgés par les puissances coloniales au gré de leurs perspectives transversales. Cependant, il importe d’affirmer que la plongée dans la mémoire est aussi la démarche esthétique que privilégie le poète pour mettre au jour le ferment d’une utopie panhumaniste. Le mythique « Royaume d’Enfance » qu’il découvre par l’intercession de la mémoire est le lieu d’une symbiose aujourd’hui perdue et qu’il s’agit de restaurer au bénéfice de l’éthique unitaire. Il n’en reste pas moins vrai que l’errance dans le règne de la mémoire culmine dans la création de l’instant originel. En d’autres termes, si l’expérience poétique se transforme en expérience spirituelle, c’est que l’enjeu ultime, pour le poète, est de retrouver Dieu.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14868Une dialectique de la mémoire et de l’oubli : Hiroshima mon amour de Marguerite Duras2022-12-30T16:18:10+01:00Anna Ledwinaaledwina@uni.opole.pl<p>Le scénario durassien <em>Hiroshima mon amour</em> (1960) met en évidence une relation étroite entre la mémoire et l’oubli, véhiculée à travers une quête d’identité. L’idée de cette article vise à prouver que l’auteure se sert d’une histoire amoureuse d’une femme dans un lieu de mémoire collective pour se pencher sur la mémoire individuelle d’un être qui par l’évocation des expériences du passé affronte son traumatisme personnel. Nous chercherons à démontrer que l’interpénétration des deux concepts, mise en scène par différentes temporalités, traduit également l’aliénation d’un individu qui, suite à un amour tragique, ne peut échapper ni au souvenir ni à l’oubli. Ainsi, cette étude nous amènera à constater que par la répétition de la même histoire la mémoire fait revivre des situations douloureuses pendant que l’oubli conserve sa valeur positive car, même s’il est associé à une vacuité, il permet de commencer une nouvelle vie et d’envisager un avenir prometteur.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14869Auto/bio/géo/graphies : les enjeux spatiaux de la mémoire dans les récits autobiographiques et testimoniaux du temps de la guerre chez Durocher, Langfus, Rawicz2022-12-30T16:18:05+01:00Jadwiga Bodzińska-Bobkowskaj.bodzinska@ug.edu.pl<p>L’objectif de l’article est de questionner, dans une approche comparative, le lien entre la mémoire et l’espace dans les récits autobiographiques et testimoniaux d’Anna Langfus, Bruno Durocher et Piotr Rawicz. Dans leurs textes, l’espace s’érige en un des moyens de faire travailler la mémoire et aborder le passé. Il s’agit d’un côté d’une dimension extérieure, dépendante des décisions épistémiques du sujet parlant. Avec ses frontières bien délimitées, l’espace prend soit la forme d’un refuge, d’un « chez moi », soit, au contraire, il devient hostile et menaçant. La deuxième dimension n’opère ni frontières, ni topologies, mais résulte de la découverte de l’animalité de l’homme. Poussée à l’extrême, elle aboutit à une symbiose parfaite ou à une « indiscernabilité » entre le sujet et le lieu. Ainsi, combinant les approches autobiographiques/testimoniales et les perspectives spatiales/territoriales, l’article démontre-t-il le caractère spatial de l’expérience humaine et de la mémoire.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14870« Une chasse aux souvenirs » : le travail de la mémoire dans l’œuvre autobiographique de Michel Leiris2022-12-30T16:18:03+01:00Jean Tufféry jean.tuffery@gmail.com<p>Cette étude s’intéresse à la façon dont le travail de la mémoire est mis en scène dans l’œuvre de Michel Leiris. Dès sa première œuvre autobiographique, <em>L’Âge d’homme</em>, Leiris adopte une technique de composition novatrice, qui s’accompagne d’un développement considérable de son discours autobiographique, à travers lequel il se montre au travail. Mais cette inflation discursive n’est pas sans interroger, tant elle souligne que la remémoration est fatalement <em>déformatrice</em>, dans la mesure où elle reconstitue le passé à partir de la perspective actuelle du narrateur. Pourtant, à partir de <em>La Règle du jeu</em>, Leiris semble embrasser l’idée d’une libre réinvention de la mémoire. C’est qu’entre-temps, dans un texte de genèse intitulé <em>L’Homme sans honneur</em>, il a jeté les bases d’une réflexion originale sur la remémoration et l’écriture, qui anticipe sur les analyses ultérieures de Philippe Lejeune.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14871La mémoire au travail dans Lieux de Georges Perec2022-12-30T16:17:59+01:00Mariano D'Ambrosiomarianz82@hotmail.com<p>Cet article se propose de lire <em>Lieux</em>, projet inachevé de Georges Perec publié posthumément en 2022, en tant qu’œuvre charnière dans l’évolution des réflexions de Perec sur la mémoire, considérée comme travail et comme appel au partage. Dans un premier moment, l’étude esquissera brièvement une histoire du projet pour saisir les enjeux de sa rédaction, comprendre les possibles raisons de son abandon final et répondre aux questions de légitimé au sujet de sa récente publication posthume en double version, papier et électronique. Ensuite, dans le sillon de l’étude de Philippe Lejeune <em>La mémoire et l’oblique</em>, l’article proposera une lecture de <em>Lieux </em>focalisée sur les approches de la mémoire à l’œuvre dans ce texte. L’approche expérimentale de Perec vis-à-vis de la matière autobiographique, se heurtant aux questionnements, aux tâtonnements, aux incertitudes de l’auteur, se reflète dans une écriture hybride, errante, préfigurant les notions de multiple, de potentiel, d’appel aux autres qui caractériseront les projets successifs de l’auteur.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14872Mémoire et autobiographie dans l’œuvre de Claude Simon2022-12-30T16:17:57+01:00Mokhtar Belarbimokhtarbelarbi@yahoo.fr<p>La mémoire occupe une place privilégiée dans l’œuvre de Claude Simon. À travers <em>Les Géorgiques</em>, <em>L ’Acacia</em> et <em>Le Jardin des plantes</em>, notre but, dans le présent article, est de montrer qu’il n’a pas cherché à rédiger une « autofiction » ou un « roman historique », mais à écrire une autobiographie littéraire. Son objectif ultime n’était pas de « retrouver le temps perdu », mais d’inscrire « le temps perdu » dans la littérature. Il résulte de cette étude que la nouvelle forme de l’autobiographie initiée par Claude Simon se démarque entièrement de l’autobiographie classique. Elle est écrite par le recours inlassable de l’écrivain à des <em>stimuli</em>, c’est-à-dire par le questionnement de textes écrits par des personnes, qui se sont trouvées dans des situations similaires. Elle est une auto-sensorio-graphie : l’écriture s’appuie essentiellement sur la description de la sensation et non des faits rapportés. Elle est par ailleurs une auto-thanato-graphie, puisque la mort y est le personnage central.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14873Les collectionneurs chez Pascal Quignard – s’accrocher obstinément au passé2022-12-30T16:17:53+01:00Andreea-Maria Predaandreea.preda@mta.ro<p>Le propos de cet article est de relever, dans une approche comparative, la versatilité du rôle des objets de collection dans le processus de remémoration chez les collectionneurs de certains romans de Pascal Quignard. L’analyse du discours mémoriel des collectionneurs relève deux aspects : un rapport différent à la valeur de l’objet (muséal ou intime) et le pouvoir de déclencher des émotions. Le discours balance entre une évocation impersonnelle, qui met l’accent sur l’importance matérielle, la dimension testimoniale et esthétique des objets d’art d’époques anciennes et une description passionnée et subjective de petits objets banals, mais chargés de significations psychologiques. L’article démontre que se rapporter excessivement aux objets-temps/trace en vertu de leur valeur documentaire ou commémorative débouchera sur un échec de la démarche mémorielle. Paradoxalement, le collectionneur reste toujours à la recherche de la mémoire perdue, malgré l’excès de preuves matérielles qu’il détient.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14874Les fils enchevêtrés de la mémoire et de l’imagination dans Mémoires d’un ange maladroit de Francis Dannemark2022-12-30T16:17:51+01:00Aleksandra Komanderaaleksandra.komandera@us.edu.pl<p>L’article traite du thème de la mémoire dans le roman <em>Mémoires d’un ange maladroit</em> de Francis Dannemark, auteur belge francophone. Pour vérifier l’hypothèse avancée que Dannemark réussit à illustrer le fonctionnement complexe de la mémoire, nous soumettons à l’examen les techniques de l’écriture, les dispositifs narratifs et de nombreuses constructions métaphoriques employées par l’auteur, et nous les décrivons en fonction des « instances mémorielles » (auteur, personnage, lecteur). Il se révèle que le roman n’est pas une simple variation sur le thème de la mémoire, ses mécanismes, mais qu’il contient une importante réflexion sur le processus de l’écriture, le jeu avec la fictivité de l’œuvre littéraire comprise, et l’acte de la lecture. Rappeler des souvenirs, rédiger des mémoires, écrire un roman et le lire, toutes ces activités ressemblent à un puzzle à reconstituer.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14875Errance existentielle, mémoire du corps et langage primordial dans N’zid de Malika Mokeddem2022-12-30T16:17:48+01:00Franck Dalmasfranck.dalmas@stonybrook.edu<p>Cet article explore une perspective phénoménologique dans l’œuvre de Malika Mokeddem. Une telle approche s’écarte de la critique habituelle sur l’écrivaine algérienne et propose une alternative aux analyses postcoloniales. Les thèmes du nomadisme culturel, de la langue d’origine et de l’expression corporelle sont investis à travers le prisme d’une « chair » merleau-pontienne avec les notions de « parole parlante » et « parole parlée ». Un cas d’étude peut être mené dans le roman <em>N’zid</em> (2001), dont la protagoniste féminine, dérivant sur un voilier en Méditerranée, est frappée d’amnésie sans aucun indice sur ses allers et venues. Les mondes intérieur et extérieur se rencontrent alors qu’elle s’embarque pour un périple silencieux vers son moi intime et ses fantasmes physiques. À travers des dessins décomplexés et des flashbacks sensuels évocateurs, elle corrige sa mémoire altérée et recouvre une identité occultée.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14876La poétique de la (post)mémoire dans un roman (post)migratoire. Une lecture des Mots de Russie d’Isabelle Bielecki 2022-12-30T16:17:46+01:00Przemysław Szczurprzemyslaw.szczur@up.krakow.pl<p>L’article constitue une analyse des <em>Mots de Russie</em>, roman autobiographique d’Isabelle Bielecki, écrivaine belge contemporaine d’origine russo-polonaise. Le cadre théorique de l’étude est fourni par deux concepts clés : la poétique romanesque de la mémoire de Jean-François Perrin et la postmémoire de Marianne Hirsch. L’auteur analyse la composition du texte, basée sur une (post)mémoire qui fait problème. Deux intrigues y coexistent : celle qui correspond au récit du retour des souvenirs et de ses circonstances ; et celle qui est constituée du contenu des souvenirs. Le phénomène de la postmémoire, résultat d’un traumatisme historique, modifie la poétique romanesque de la mémoire en y introduisant une structure discontinue, une incertitude quant à ce qui s’est passé, une coloration morale ambigüe des figures des victimes directes du traumatisme, un récit des souffrances physiques de ses victimes indirectes, mais aussi la possibilité de dépasser l’héritage traumatique grâce à l’écriture. La (post)mémoire apparaît ainsi comme un puissant stimulant créatif.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14877Remontée ou héritage ? Mémoire(s) de soi chez Yves Bonnefoy poète et traducteur 2022-12-30T16:17:43+01:00Sara Bonannisara.bonanni@uniroma3.itSimona Pollicinosimona.pollicino@uniroma3.it<p>Compte tenu de l’acception polysémique du mot, cette étude explore les différentes déclinaisons de la « mémoire » dans la pratique de la poésie et de la traduction d’Yves Bonnefoy. Avec ses dernières œuvres, le poète lègue à son lecteur ses « mémoires » d’enfance, en lui confiant la mission dont il investit la poésie : célébrer, contre l’oubli, la « mémoire » de l’expérience partagée avec autrui. En outre, la mémoire constitue en même temps la source et le processus de la création poétique, comme le démontre aussi sa pratique de la traduction. Si la « tâche » du traducteur selon Bonnefoy coïncide avec une recherche, l’exploration des profondeurs de la mer qu’est chaque langue dans le but de faire resurgir de l’étendue sombre et silencieuse de la nuit la lumière d’une parole réparatrice, en traduisant les vers d’autres poètes, Bonnefoy revit l’expérience de la poésie à travers un nouvel acte poïétique, en remémorant chaque fois l’intuition et l’émotion.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14878Que la mémoire parle ! La rupture du pacte de silence grâce au français dans Manèges de Laura Alcoba2022-12-30T16:17:40+01:00Amandine Guillardamandine.guillard@hotmail.fr<p>Dans cet article, nous proposons une analyse du roman <em>Manèges</em> de l’autrice franco-argentine Laura Alcoba. Plus précisément, c’est le rapport à la langue française en tant qu’évocatrice de la mémoire argentine qui nous intéresse. Réduite au silence durant son enfance clandestine à Buenos Aires, Laura Alcoba trouve dans cette langue de l’exil une liberté inespérée afin de mettre des mots sur une expérience jusqu’à présent tue et innommée. En tant que médiatrice de la mémoire, la langue française semble l’unique solution pour renouer avec un passé dont l’expression en version originale serait probablement insurmontable pour l’autrice. La distance créée par le français − synonyme de liberté et renaissance − vis à vis de l’espagnol – synonyme de répression et silence − est la condition <em>sine qua non</em> pour que la mémoire, enfin, parle.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14879Mémoire de fille ou la « mémoire pensante » d’Annie Ernaux2022-12-30T16:17:37+01:00Giulia Scialpigiuliascialpi1@gmail.comDiogo Nóbregadiogonobrega15@gmail.com<p>La nouvelle édition du journal d’écriture d’Annie Ernaux, <em>L’Atelier noir </em>(Paris : Gallimard, 2022), porte une attention inédite à la gestation de près de trente ans qui a précédé la publication du texte <em>Mémoire de fille</em> (Paris : Gallimard, 2016). Tant le contenu que la forme de ce texte dénoncent une longue réflexion sur la mémoire ou, plutôt, sur la qualité intrinsèque d’un souvenir impossible ; pour cette raison, l’article tentera d’analyser le texte de 2016 au moyen des considérations sur l’<em>Erinnerung</em> et le <em>Gedächtnis</em> communes à Paul de Man et à Jacques Derrida. Le texte théorique de référence sera les <em>Mémoires pour Paul de Man</em> (1988) et, à partir des réflexions sur la « mémoire pensante », on tentera d’analyser les résultats narratifs et les stratégies discursives adoptées par Ernaux dans ce texte qui, plus que tout autre, semble constituer l’« événement » le plus radical de son écriture.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14880Cambodge, me voici : trauma, post-mémoire et construction d’un espace culturel féminin dans le théâtre parlé de Jean-Baptiste Phou2022-12-30T16:17:34+01:00Tess Dodot@unimelb.edu.auDarren Zhangdarrenz@student.unimelb.edu.au<p>Plus de quarante ans après la fin du régime Khmer rouge, le poids du génocide pèse encore sur la diaspora franco-cambodgienne. Confronté au silence des aînés qui refusent de parler du passé génocidaire, Jean-Baptiste Phou recourt au théâtre parlé khmer pour donner la parole à quatre femmes cambodgiennes et mettre en scène leur parcours. Dans cet essai nous proposons de lire <em>Cambodge, me voici</em> à la lumière de la post-mémoire de Marianne Hirsch. Le croisement des axes de désir des protagonistes et la création d’un espace familial, féminin et maternel nous permettront d'analyser la formation de la mémoire diasporique des femmes et les modalités de sa transmission intra- et intergénérationnelle à travers deux couples, sororal et mère-fille. Nous postulons que le choix du casting et la mise en scène des deux versions française et khmère de la pièce transforment l’espace scénique en un lieu de partage mémoriel dans lequel se révèle le rôle de réparatrice et de passeuse culturelle attribué aux femmes.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14881Chevreuse de Patrick Modiano, ou la quête mémorielle d’un passé insaisissable2022-12-30T16:17:31+01:00Marie Vergnolvergnol.marie@gmail.com<p>C’est un topique des écrits de Patrick Modiano que de partir sur les traces d’existences disparues. Mettant en scène un personnage qui tente de se ressaisir de son propre passé menacé par l’oubli, <em>Chevreuse</em> se comprend comme une variation sur thème. Il est toutefois singulier que la modalité de cette quête mémorielle soit introspective. Aussi s’agit-il d’explorer la manière dont la narration élabore une tension entre l’apparente lâcheté de l’intrigue qui se fait mimétique de l’expérience même de remémoration, et la tentative d’élaborer par l’écriture un réseau permettant aux souvenirs de faire sens les uns par rapport aux autres. Dans cette perspective, nous étudierons les deux valences de l’écriture qui embrasse les circonvolutions d’une mémoire lacunaire autant qu’elle se mue en instrument herméneutique ; puis nous montrerons qu’en dernière instance, cet<em> ars memoriae</em> se dote d’une poétique du rêve et de l’imagination afin de dépasser cette ambivalence et de procéder à la recréation mentale d’un monde disparu.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14882Écrire la mémoire selon Caroline Lamarche. À propos de L’Asturienne et de La Fin des abeilles2022-12-30T16:17:27+01:00Judyta Zbierska-Mościckaj.zbierska-moscicka@uw.edu.pl<p>L’article propose une lecture de deux livres de Caroline Lamarche, <em>L’Asturienne</em> et <em>La Fin des abeilles</em>, dans le contexte de la réflexion sur la mémoire familiale qui est considérée ici comme fondatrice du sentiment de soi. Les œuvres en question s’inscrivent dans le large courant de textes autobiographiques qui prolifèrent depuis 1980. Les livres récents de Lamarche offrent l’exemple d’une écriture mémorielle originale ancrée dans l’incertitude de l’époque présente qui cherche ses racines et sa raison d’être dans le passé. L’article s’intéresse, d’une part à la poétique de ces textes et, de l’autre, à la manière dont se manifeste ici le travail de la mémoire. La réflexion sociologique d’Anne Muxel sur la mémoire familiale complète cette analyse, en fournissant les outils méthodologiques nécessaires. Les notions de transmission, de reviviscence et de réflexivité proposées par Muxel montrent le sens de l’acte de mémoire, aussi bien pour l’individu que pour la collectivité.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14883Mémoires d’éditeurs (XXe – XXIe siècles)2022-12-30T16:17:24+01:00Daniel Sangsuedaniel.sangsue@unine.ch<p>À partir d’un corpus d’une dizaine d’ouvrages (des éditeurs Belfond, Bordas, Buchet, Corti, Girodias, Laffont, Nadeau, Nyssen, Pauvert, Verny et Zylberstein), cet article esquisse une petite poétique des <em>mémoires d’éditeurs</em>, genre qui oscille entre autobiographie, histoire et portraits, et qui conjugue mémoire individuelle et mémoire collective. L’étude porte sur les différentes composantes et les <em>topoï</em> de ce type de récit : le récit de formation, les motifs de la passion pour la lecture et le livre comme objet, le récit de fondation, la description des tâches de l’éditeur (choix des manuscrits, accompagnement des auteurs, course aux prix littéraires…). Présentant une vision pragmatique de la production du livre, les mémoires d’éditeurs apportent un éclairage alternatif et précieux sur la littérature : contexte historique de sa production, conditions matérielles et financières de la création, stratégies auctoriales et éditoriales, rapports entre auteurs et éditeurs, et ils offrent une galerie de portraits dans laquelle les écrivains apparaissent sous un jour nouveau.</p>2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/14858Table des matières2022-12-04T22:16:41+01:00..quetes-litteraires@kul.pl2022-12-30T00:00:00+01:00(c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2022