Quêtes littéraires https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql <p style="text-align: justify;"><em>Quêtes littéraires</em> est une revue internationale publiée depuis 2011 par l'Université Catholique de Lublin Jean-Paul II et les Éditions Werset. La revue est un lieu d'échange de recherches consacrées à la littérature française et francophone et se veut un espace ouvert où sont invités à publier tous les chercheurs qui travaillent dans ce domaine.</p> Université Catholique de Lublin Jean-Paul II et les Éditions Werset fr-FR Quêtes littéraires 2084-8099 <p>Les articles de la revue sont mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 4.0 International.</p> <p><a href="https://czasopisma.kul.pl/pliki/ql/Quetes%20litteraires_Licence Agreement_EN.pdf">Licence Agreement [EN]</a></p> Table des matières https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/17949 .. (c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2024 http://creativecommons.org/licenses/by/4.0 2024-12-20 2024-12-20 14 5 6 Avant-propos https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/17950 Aurélien Lorig (c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2024 http://creativecommons.org/licenses/by/4.0 2024-12-20 2024-12-20 14 7 13 La révolte dans Maître Daniel Rock d’Erckmann-Chatrian : un combat contre le progrès perdu d’avance https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/17951 <p>Erckmann-Chatrian narrent la révolte du forgeron Maître Daniel Rock, contre la venue du chemin de fer dans le village vosgien de Felsenbourg. Le héros souhaite en effet préserver le patrimoine du village et le sien propre puisqu’il a acheté le vieux château qui devrait être détruit pour tracer le chemin de fer. Ce combat contre le progrès amène Rock à se fâcher avec tout le village, les habitants vendant leurs terres à la compagnie de chemin de fer. Son choix contre le progrès détruira sa famille et mènera le forgeron à la mort. Cette histoire est l’occasion pour Erckmann-Chatrian de donner un souffle épique et tragique à un événement – la venue du chemin de fer dans les campagnes lorraines – qui vient bouleverser l’ordre naturel. La modernité n’a pas que des bons côtés et Rock en fera la triste expérience. Le roman de 1861 apparaît comme une parabole empreinte de saint-simonisme.</p> Noëlle Benhamou (c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2024 http://creativecommons.org/licenses/by/4.0 2024-12-20 2024-12-20 14 14 25 10.31743/ql.17951 La Terre d’Émile Zola ou l’impossible jacquerie https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/17952 <p>Cet article se propose d’analyser <em>La Terre</em> (1887), le quinzième tome des Rougon-Macquart, dans une perspective politique. Zola place son intrigue dans un contexte de crise agricole qui affecte les conditions de vie de la classe paysanne. Il pose alors la question de la possibilité, en cette seconde moitié de XIXe siècle, d’une « jacquerie » qui mettrait fin à la misère. Cependant, jamais le soulèvement ne se réalise. Sous la plume de Zola, les paysans n’ont aucune velléité d’agir collectivement. Le roman se présente comme une analyse profonde des causes de la désunion des forces. L’instauration du partage des terres sous la Révolution et l’inefficacité des discours révolutionnaires, tournés en dérision, apparaissent comme les raisons principales de l’attentisme qui caractérise les paysans. Mais le souffle de la révolte ne s’éteint pas pour autant : les personnages subversifs recourent à des moyens alternatifs qui garantissent la circulation du discours contestataire.</p> Agathe Castex (c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2024 http://creativecommons.org/licenses/by/4.0 2024-12-20 2024-12-20 14 26 40 10.31743/ql.17952 Du roman naturaliste au roman à thèse : entre révolution et évolution https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/17953 <p>Cet article a pour objectif d’analyser la transition du roman naturaliste au roman à thèse et d’examiner par conséquent la transformation du genre romanesque à la fin du XIXe siècle. Nous proposons ainsi d’étudier dans un premier temps les différentes étapes de ce passage ou plutôt de cette « révolution » (combattre l’esprit décadent, admettre la prédominance de la religion, prôner une ouverture plus grande sur l’humanité, porter plus d’intérêt aux problèmes sociaux et moraux de l’époque). Aussi tentons-nous de répondre dans un deuxième temps à la question suivante : la transition du roman naturaliste au roman à thèse n’est-elle pas le signe d’une évolution du roman (émergence d’un discours idéologique et utopique, interpellation du lecteur, ton didactique), et ne reflète-t-elle pas par conséquent la transformation du genre romanesque au tournant du siècle ?</p> Maria Sayegh (c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2024 http://creativecommons.org/licenses/by/4.0 2024-12-20 2024-12-20 14 41 51 10.31743/ql.17953 Paul Bourget, un (anti)moderne ? De la « révolution » psychologique au roman « réactionnaire » https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/17954 <p>À partir de l’évolution littéraire de Paul Bourget, cet article cherche à explorer le pivotement qui s’opère entre sa critique psychologique marquée par une conscience de la décadence et ses romans psychologiques à visée sociale où l’auteur s’efforce de mettre en évidence des lois morales. Le concept même de révolution, que certaines critiques avaient utilisé pour qualifier les romans de Bourget, acquiert dans les discours du romancier psychologue une dimension sociale et moralisante qui constitue la force de ses romans dits « à idées ». Entre une volonté d’innovation et une réaction anti-révolutionnaire, voire antimoderne, les romans de Bourget pourraient se révéler comme une pensée en évolution qui cherche, tel que le précise l’auteur, à déconstruire la Révolution pour restaurer l’unité organique du corps social.</p> Adrián Valenzuela Castelletto (c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2024 http://creativecommons.org/licenses/by/4.0 2024-12-20 2024-12-20 14 52 63 10.31743/ql.17954 Les formes mixtes chez Robert Caze : l’impossible roman ? https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/17955 <p>Le petit naturaliste Robert Caze semble proposer dans ses œuvres une forme entre le bref et le long : une forme mixte à même de représenter les modestes vies qui y sont dépeintes, des vies qui ne sauraient être romancées ou romanesques. Caze semble mettre à distance le genre du roman, notamment le grand roman zolien, en empruntant des procédés propres au récit bref, la forme mixte se situant en effet à mi-chemin entre le bref et le long. Ainsi, le cadre romanesque se voit sinon ébranlé du moins interrogé, voire mis à distance. Le roman ne semble pas être le genre le plus à même de porter la voix des personnages banals et médiocres, c’est alors que la forme mixte se donne à lire comme un moyen de représenter de manière plus efficiente la société du XIXe siècle.</p> Samira Fattouhy (c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2024 http://creativecommons.org/licenses/by/4.0 2024-12-20 2024-12-20 14 64 73 10.31743/ql.17955 Révolte, révolution, évolution. Notes sur les romans sociaux de Rosny aîné https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/17956 <p>Au tournant du XIXe siècle, Rosny aîné est un écrivain connu pour avoir participé au Manifeste des Cinq en 1887 et avoir écrit une série de romans marqués par l’évocation de la révolte, un thème souvent présent dans ses romans sociaux : <em>Le Bilatéral, mœurs révolutionnaires</em> en 1887, <em>Les Âmes perdues</em> en 1899, <em>La Vague rouge, roman de mœurs syndicalistes</em> en 1910. Derrière des intrigues « variables en intérêt », l’auteur s’attache à analyser ce qui fait débat en son temps : questions sociales, situations politiques. Les personnages qu’il met en scène dans ses récits se révoltent contre une situation personnelle. Ils s’opposent à certains aspects de la société et sont porteurs de message. Ils apparaissent aussi dans leur révolte, signe de leur liberté. Outre les romans, il y a de nombreuses préfaces qui introduisent les arguments de l’auteur et sa réflexion sur la révolte. Des préalables nécessaires à la révolte (humiliation et soumission) à la dimension politique et morale de celle-ci, les préfaces nourrissent un « discours d’escorte » sur la révolte. Ainsi romans et préfaces contribuent-ils à mettre au jour l’importance d’un motif donnant du sens à l’œuvre de Rosny aîné.</p> Jean-Michel Pottier (c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2024 http://creativecommons.org/licenses/by/4.0 2024-12-20 2024-12-20 14 74 84 10.31743/ql.17956 Le Monde renversé de Léonie Rouzade : une révolte féministe terrorisante ? https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/17957 <p>En 1872, Léonie Rouzade, une féministe socialiste, fait paraitre <em>Le Monde renversé</em>. Utopie paradoxale, ce roman retrace l’histoire de Célestine Chopin, une jeune femme qui parvient à devenir sultane et qui décide de retourner le monde, obligeant alors les hommes à répondre aux devoirs des femmes. Révolte à l’encontre du patriarcat, ce roman féministe est aussi une révolte contre le pouvoir et contre l’institution littéraire, dominée par une élite masculine qui réifie les femmes. Ainsi Léonie Rouzade nous donne-t-elle à lire une satire de la société et une critique du <em>male gaze</em>. On aurait cependant tort de penser que cette militante a écrit son roman dans l’objectif d’un jour parvenir à inverser les rôles de genre. Condamnant autant les hommes que les femmes, elle souhaitait non seulement faire réagir les deux moitiés du genre humain mais aussi proposer une société parfaitement nouvelle. Ni matriarcal ni patriarcal, le monde idéal espéré par l’autrice est absolument égalitaire : il est androgyne.</p> Salomé Pastor (c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2024 http://creativecommons.org/licenses/by/4.0 2024-12-20 2024-12-20 14 85 95 10.31743/ql.17957 Le Désarroi de Remy de Gourmont : un roman en réaction ? https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/17958 <p><em>Le Désarroi</em>, roman demeuré inédit du vivant de Remy de Gourmont, exprime une révolte propre à la fin du XIXe, teintée d’idéalisme, d’anarchie, d’individualisme nietzschéen et d’ésotérisme. Écrit entre 1894 et 1899, peu de temps après l’affaire soulevée par le « Joujou patriotisme », <em>Le Désarroi</em> est un roman écrit en réaction à plusieurs éléments. D’abord l’expression de la révolte, dans le sujet même, peut-être perçue telle l’expression d’une contestation par l’attentat anarchiste comme une justification de la violence. Puis, par ses caractéristiques éthiques, esthétiques et stylistiques, <em>Le Désarroi</em> apparaît tel un roman expérimental écrit en réaction au naturalisme de Zola et à l’écueil symboliste. La force du roman réside en ces différents niveaux de lecture qui lui confère une place à part dans l’œuvre de Gourmont et une place de choix dans l’étude de l’évolution du genre romanesque à cette période.</p> Vincent Gogibu (c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2024 http://creativecommons.org/licenses/by/4.0 2024-12-20 2024-12-20 14 96 109 10.31743/ql.17958 Une écriture réfractaire. Poétiques insurrectionnelles et crise de la représentation dans les romans de Jules Vallès, Octave Mirbeau et Georges Darien https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/17959 <p>Les romans de Jules Vallès, Octave Mirbeau et Georges Darien ont en commun de mettre en doute la représentation du monde proposée par les fictions contemporaines, particulièrement naturalistes. Instruisant le procès d’une mimesis jugée trompeuse et dangereuse, d’une langue suspecte d’être partisane et dévoyée, les trois hommes élaborent, dans le creuset de l’écriture romanesque, une écriture dont nous essaierons de mettre en lumière les enjeux à la fois esthétiques et politiques. Nous montrerons que cette écriture mobilisant un rire profondément transgressif se caractérise par une exploration des limites formelles, morales et sociologiques. Jouant avec les limites du supportable, éprouvant inlassablement le lecteur, les trois écrivains font de la grimace le socle d’une figuration authentique du réel, fondée sur la justesse du sentiment et sur l’authenticité de la colère.</p> Paul Garnault (c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2024 http://creativecommons.org/licenses/by/4.0 2024-12-20 2024-12-20 14 110 120 10.31743/ql.17959 Le motif de la révolte dans le texte de L’Abbé Jules d’Octave Mirbeau https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/17960 <p>La révolte est un motif clé dans le roman d’Octave Mirbeau, <em>L’Abbé Jules</em>. En suivant le fil du récit et en replaçant les occurrences dans leur contexte narratif, l’article s’intéresse aux répétitions lexicales du mot et à ses dérivations. Les répétitions de ce mot mettent au jour les personnages : leur psychologie, leurs cheminements et leurs interactions. L’étude s’attache tout particulièrement à considérer le rapport entre la révolte et le personnage éponyme, lequel s’inscrit dans un contexte à la fois historique, religieux et culturel. Ainsi le rapport à la religion est-il au cœur d’une révolte significative chez l’abbé Jules, révélant au passage les contradictions qui le caractérise. Loin d’être une simple « ornementation », la révolte, axe de lecture transversal, dévoile des réseaux sémantiques et thématiques. Ces derniers, au-delà de la seule fiction, mettent au jour le regard critique de Mirbeau sur la société qui lui est contemporaine : famille, Église, comportements humains.</p> Agnès Élthes (c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2024 http://creativecommons.org/licenses/by/4.0 2024-12-20 2024-12-20 14 121 135 10.31743/ql.17960 Écrire et lire le roman. Posture de l’écrivain révolté dans l’œuvre romanesque de Georges Darien https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/17961 <p>Au tournant du XIXe siècle, l’œuvre romanesque de Georges Darien est étroitement associée à l’expression de la révolte : contre la famille, l’école, l’armée, l’Église, le bourgeois. Toutefois, ce soulèvement contre toutes les formes de l’autorité établie ne se limite pas à un simple motif récurrent dans les fictions, bien au contraire. Le romancier-lecteur (bibliothèque virtuelle) qui trouve sa place dans la littérature libertaire de l’époque remet en question la littérature et sa matérialité la plus emblématique : le livre. Darien dévoile une vision de la littérature et de son utilité pouvant être mise en relation avec un milieu anarchiste partageant les réserves d’un écrivain qui, indéniablement, trouve sa place parmi les auteurs pour qui la révolte est un « état d’esprit », à l’instar d’Octave Mirbeau. L’acte de lire et d’écrire, tous deux envisagés sous l’angle de l’indignation, révèlent chez Darien une manière de faire roman en suivant une tradition libertaire et en singularisant une révolte chevillée à des épreuves passées déterminantes, à bien des égards.</p> Aurélien Lorig (c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2024 http://creativecommons.org/licenses/by/4.0 2024-12-20 2024-12-20 14 136 153 10.31743/ql.17961 Respiritualiser le roman sans âme. Une lecture de La Femme pauvre de Léon Bloy https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/17962 <p>Nous voudrions montrer comment Bloy se révolte contre le roman de son temps en cherchant à respiritualiser un modèle trop matérialiste et positiviste. L’étude de La <em>Femme pauvre</em> met au jour, à l’inverse du roman de son époque, la volonté bloyenne de faire voir les rouages invisibles d’une mécanique divine dont les personnages romanesques ne sont que des ombres projetées et incarnées, et non des fac-simile d’acteurs sociaux obéissant à des lois que l’étude de la société suffirait à déterminer.<br />Ce roman révèle le rôle que Bloy fixe à l’écrivain : être au service de la Parole de Dieu, ce qui tranche avec celui de l’observateur neutre, sorte de Claude Bernard naturaliste. Il souligne aussi la mission que Bloy assigne précisément au genre romanesque, par contraste avec d’autres genres littéraires, comme le pamphlet, qu’il utilise également.</p> Yoann Colin (c) Tous droits réservés Quêtes littéraires 2024 http://creativecommons.org/licenses/by/4.0 2024-12-20 2024-12-20 14 154 164 10.31743/ql.17962