Mallarmé et les paradoxes de la vanité

Anna Opiela-Mrozik

Université de Varsovie , Pologne


Résumé

L’article analyse la notion polysémique de vanité dans la pensée et dans l’œuvre de Mallarmé. Le concept dévoile les paradoxes de la création mallarméenne : le poète jugé obscur et accusé de vanité, était déchiré entre le rêve de gloire et l’autodévalorisation. C’est dans l’Art auto-réflexif par excellence qu’il projetait sa satisfaction d’artiste et trouvait un sens de la vie. Mais ayant vécu une crise spirituelle et découvert la vanité du langage, Mallarmé a choisi de prolonger une illusion de la littérature en trouvant dans le Néant les ressources de sa poésie. À force de « creuser le vers », il construit donc une poétique de la vanité qui reste synonyme d’inanité ou de vide où le sens des mots est relayé par la sonorité du langage. En plus, tout en luttant contre la stérilité poétique, à travers l’écriture des Vanités, Mallarmé s’immerge dans la mort afin de créer un « tombeau idéal » pour son fils disparu.

Mots-clés :

Mallarmé, vanité, néant, vide, mort

Albrecht, F. (2016). L’objet musical chez Mallarmé, instrument des fuites. Dans A. Bonnet et P.-H. Frangne (dir.), Mallarmé et la musique, la musique et Mallarmé (p. 79-96). Rennes, France : PUR.

Anderson, J. (2002). La Poésie éprise d’elle-même. Poétique de Stéphane Mallarmé. New York, États-Unis : Peter Lang.

Bayle, C. (2014). Nocturne de l’âme moderne. Le Spleen de Paris de Charles Baudelaire. Rouen, France : PURH.

Bénichou, P. (1998). Entretien : Sens et obscurité selon Mallarmé. Magazine Littéraire, 368, 56-60.

Benoit, É. (2001). De la crise du sens à la quête du sens : Mallarmé, Bernanos, Jabès. Paris, France : Cerf.

Benoit, É. (2007). Néant sonore. Mallarmé ou la traversée des paradoxes. Genève, Suisse : Droz.

Bougault, L. (1998). L’esthétique de l’éventail : être, paraître et disparaître dans la poétique mallarméenne. Dans F.-Ch. Gaudard (dir.), Poésies. Stéphane Mallarmé (p. 61-79). Paris, France : Ellipses.

Davies, G. (1988). Mallarmé et la « couche suffisante d’intelligibilité ». Paris, France : José Corti.

Delègue, Y. (2001). Mallarmé, le sujet de la poésie. Revue d’histoire littéraire de la France, 5 (101), 1423-1432.

Ettlin, A. (2017). Le double discours de Mallarmé. Une initiation à la fiction. Paris, France : Ithaque.

Gallardo, J.-L. (1998). Mallarmé et le jeu suprême. Orléans, France : Paradigme.

Kovàcs, K. (2008). La Vanité au XVIIe siècle : pouvoir de séduction et passage du temps. Dans Le Passé dans le Présent, le Présent dans le Passé (p. 25-30). Szeged, Hongrie : JATEPress.

Lanini, K. (2006). Dire la vanité à l’âge classique. Paradoxes d’un discours. Paris, France : Honoré Champion.

Laufer, L. (2009). La sépulture mallarméenne. Pour un tombeau d’Anatole. Cliniques Méditerranéennes, 2(80), 97-110.

Mallarmé, S. (1998). Œuvres complètes. Vol. I. B. Marchal (éd.). Paris, France : Gallimard.

Mallarmé, S. (2003). Œuvres complètes. Vol. II. B. Marchal (éd.). Paris, France : Gallimard.

Marchal, B. (1998). Mallarmé. Mémoire de la critique. Paris, France : PUPS.

Millan, G. (2014). Cent ans de critique mallarméenne : bilan et perspectives. Dans B. Marchal et J.-L. Steinmetz (dir.), Mallarmé ou l’obscurité lumineuse (p. 369-380). Paris, France : Hermann.

Proust, M. (1971). Contre Sainte-Beuve. P. Clarac et Y. Sandre (éd.). Paris, France : Gallimard.

Vaillant, A. (2005). La crise de la littérature. Romantisme et modernité. Grenoble, France : ELLUG.

Valéry, P. (1974). Cahiers. Vol. II. J. Robinson (éd.). Paris, France : Gallimard.

Verlet, A. (2001). Les Vanités de Chateaubriand. Genève, Suisse : Droz.
Download

Publié
2018-12-30


Opiela-Mrozik, A. « Mallarmé Et Les Paradoxes De La Vanité ». Quêtes littéraires, nᵒ 8, décembre 2018, p. 116-28, doi:10.31743/ql.3485.

Anna Opiela-Mrozik  am.opiela@uw.edu.pl
Université de Varsovie



Licence

Les articles de la revue sont mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 4.0 International.

Licence Agreement [EN]