Lyrisme de la vanité et vanité du lyrisme. Quelques exemples de poétiques du XIXe siècle, de Baudelaire à Laforgue
Sandra Glatigny
Université Rouen-Normandie, CEREdI , FranceRésumé
À son apogée au XVIIe siècle, la Vanité, grâce à sa codification, perdure au-delà de cette époque propice à son épanouissement. De même que la dimension religieuse et dogmatique tend à s’estomper au XIXe, les symboles de la vacuité et de l’illusion existentielle sont repris de manière partielle. Peut-on alors encore parler de Vanité quand le discours symbolique est lacunaire ou incomplet ? De Baudelaire à Laforgue, les poétiques du XIXe siècle opèrent un déplacement axiologique qui tend à annihiler la portée argumentative initiale. Dès lors, pourquoi reprendre une tradition apparemment incompatible avec le discours lyrique ? En fait, dotée d’une dimension métadiscursive, la Vanité semble participer de la dynamique critique, propre au lyrisme de la deuxième moitié du XIXe siècle et contribue à le renouveler. Entre sérieux et ironie, la transposition picturale de la Vanité favorise un dialogue intersémiotique qui ménage un espace vacant pour un autre mode de transmission des sentiments.
Mots-clés :
lyrisme critique, métadiscours, déconstructionRéférences
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